Le kung fu et le Wushu !
Le terme Wushu désigne l’ensemble des arts martiaux chinois depuis le 5ème siècle. Officialisé en République Populaire de Chine, le Wushu est une discipline importante parmi les sports nationaux chinois (chez nous on a des matchs de foot dans les quartiers, en Chine ils ont des tournois de Wushu -avaient, car depuis une vingtaine d’année, le Wushu n’est plus du tout à la mode en Chine-).
On pense que l’erreur de traduction serait intervenue lors d’une démonstration de wushu où un jésuite demandant quel était le nom de cet art, son hôte lui aurait répondu « gong fu » , voulant dire le « bon niveau, maîtrise, capacité, compétence… » de ce qu’ils étaient en train de voir. Le terme gong fu (le g se prononçant ke) est resté.
Sa pratique se décompose en 2 parties, les enchaînements de mouvements codifiés, appelés taolus, et des combats avec protections regroupés sous les termes de Sanshou et Sanda.
Dans les taolus, on retrouve des techniques à mains nues ou avec armes, seul dans le vide ou par deux. Il y a toute une panoplie d’armes chinoises, mais principalement le sabre, l’épée, le bâton, la lance, hallebarde-cimetère, tri-bâton, chaîne à neuf sections.
Dans les combats, on retrouve aussi le Tui Shou « poussées de mains »ou « la séparation des mains » du Taï Ji Quan, le combat libre sanshou (pieds-poings avec gants) et le Sanda (équipements et règles changent) et le Wing Chun.
Les Taolus
Les taolus sont d’une richesse technique et d’une subtilité rare. On pense que leur origine provient des danses ancestrales chamaniques, et des danses rituelles avant les grandes batailles. Tous les styles traditionnels possèdent au moins un enchaînement, sinon des séries courtes de mouvements appelés « tangzi ». La modernisation des arts martiaux qui a débuté en 1912 pendant la période républicaine a donné une importance grandissante à ces chorégraphies devenues dorénavant gymniques et qui ont acquis toutes leurs lettres de noblesses lors de l’instauration officiel du whushu comme sport national en 1949 par Mao Zidong.
A l’origine, les taolus était un moyen d’exercer le corps et de développer l’efficacité du mouvement du point de vue de la stabilité, de la coordination ou encore de la mobilisation de l’énergie. Ce n’était en aucun cas une préparation au combat.
Il existe une expression en chine qui dédaigne toutes les pratiques spectaculaires et jolies à voir mais inefficaces en combat : « Poings fleuris, jambes de brocart ». Cette distinction entre technique de combat réel et art martial esthétisé, a toujours existé s’il on en croit le roman classique « au bord de l’eau ».
Sanshou et Sanda
Progressivement les chinois instaurèrent une pratique réglementée et sportive du combat moderne (plus réaliste que le combat traditionnel). En effet le premier tournoi de combat libre (entre chinois) eu lieu à Nanjing en 1928, sans catégories de poids, ce fut catastrophique. Certains combattants totalement inconscients et agressifs détournèrent le tournoi de la pratique martiale traditionnelle ; le mythe du combat traditionnel s’effondra car personne n’utilisa son art pour se battre.
Les chinois ont une longue et riche tradition du combat et ils travaillent sans cesse à développer le combat moderne pieds-poings. Dans ses films des années 80, Jacky Chan a beaucoup montré la richesse de la boxe chinoise moderne et le Sanshou (pieds-poings) s’est vite développé. Aujourd’hui le Sanda a pris le dessus car plus complet en rajoutant les projections du célèbre style de lutte chinoise le Shuai Jiao.
Aujourd’hui au club, nous sommes revenus au style de combat plus traditionnel WING CHUN, afin de travailler les richesses artistiques plutôt que l’efficacité martiale (voir les spécificités de cet art dans la rubrique Wing Chun).