Présentation rapide de ce style :
Il existe plusieurs versions sur les origines réelles du Wing Chun, mais voici celle la plus répandue.
Cet art serait né au 17e siècle. La nonne Ng Mui (Wu Meï en mandarin) et quatre autres experts, auraient mis au point cette boxe alliant plusieurs styles (dont celui de la Grue et du Serpent). Ng Mui aurait enseigné cette boxe à sa disciple nommée Yim Wing Chun, qui l’aurait enseigné à son mari (Leung Bok Cho), qui aurait donné à ce style le nom de sa femme, morte prématurément.
On cite également deux membres de la troupe d’opéra de la Jonque Rouge (Wong Wah Bo et Leung Yee-Taï), qui auraient ensuite enseigné à Leung Jan (1826-1901), docteur et expert de renom à Foshan. Son fils Leung Bik aurait continué et la transmission s’est poursuivie au célèbre Maître Yip Man (1893-1972), qui a donné quelques cours à Bruce Lee. C’est Yip Man qui a ouvert plusieurs écoles et permis au style d’être plus largement connu qu’auparavant.
Cet art a bénéficié de constantes recherches au fil des siècles et s’axe sur quelques principes de base bien définis (liste non exhaustive bien-sûr) :
– biseau-déviation pour la défense ; ligne droite (au plus rapide) pour la contre-attaque (pas ou peu d’attaques ; plutôt défense-contre attaque)
– face à la résistance, on ne travaille pas en force ; on se fluidifie (grâce au relâchement musculaire), on contourne, on s’enroule, on se décale, pour prendre par un autre angle ; un autre itinéraire, linéaire.
– en attaque comme en défense, on protège sa ligne centrale
– dès que possible, on reste collé aux avant-bras de l’adversaire (l’exercice du Chi Sao -collés de mains- est très important) pour savoir ce qu’il va faire ; ainsi « faire le pont » pour que l’info passe par le contact physique et non par le visuel
– maintien de la pression constante vers l’avant (si l’adversaire recule, on le suit-colle)
– blocages et frappes quasi-simultanés (occuper l’espace-temps), etc…
Il faut répéter sans cesse les combinaisons de techniques de bras, jambes, (clés, projections pour les plus avancés). Par la répétition des principes, on va acquérir de la dextérité, des réflexes, s’endurcir les bras, s’habituer aux différentes attaques possibles et aux variantes de contre-attaques… Au bout de quelques années de pratique, tout cela pourra éventuellement nous aider à nous défendre.
Si on écarte le côté défense, efficacité, on trouve très vite dans cet art, le côté ludique des différentes combinaisons / le côté sensoriel du jeu biomécanique des deux partenaires (angles, masses, pivots…) / on voit que les gabarits n’ont pas grande importance (style adapté à tout public) puisqu’un des principes fondamentaux est d’apprendre à s’adapter, se déplacer… / on travaille mains nues et on ne frappe pas l’adversaire donc, pas de blessures par coups…
Même s’il demande beaucoup de travail (mais c’est aussi tout l’intérêt du travail d’un art : la volonté de s’enrichir), cet art est très plaisant à pratiquer.
Nous pratiquons le Wing Chun à Clermont-Ferrand, deux fois par semaine, dans une ambiance sérieuse et de camaraderie (on peut être sérieux sans être sévère).
Sifu Didier BEDDAR et moi